LE BOURNILLON

Un rendez vous de l'association

Causes aux Balcons



Entre rêve et réalité, entre vrai rituel et faux chaman, avec des offrandes de perles pour les enfants, des offrandes de tabac et de l'encens pour confier des pensées précieuses à cette pierre dressée face aux gorges de la Bourne… Oui, sur les rochers du Bournillon, nous étions ce dimanche une centaine de personnes, venues découvrir et inaugurer le Bienveilleur, harmoniser les en-dessous et les en-dessous d'un pays souvent souterrain (la rivière du Bournillon étant l'exutoire du plus gros réseau hydrologique du plateau). La journée fut simplement magnifique dans les couleurs de l'automne et de l'azur. Le rendez-vous avait été pris matin pour partager une longue journée, un casse-croûte, des rencontres, de longues causeries avec les amis et spectateurs, venus d'assez loin pour certains.


Un spectacle-rituel pour inaugurer : Le Bienveilleur du Bournillon, 2019,

Jérôme Aussibal Production Causes aux Balcons. Avec le soutien du CD26. avec Jérôme Aussibal, artiste, sculpteur, danseur Nicolas Nageotte, musicien Association Ekilibre Valence, marcheurs des airs et le costume de Chaman - La 72 593e partie du monde, 2014, de Michel Aubry. OEuvre commandée par le Parc Naturel Régional du Vercors, projet de coopération Paysage industriel ; médiation-production Valérie Cudel / association À demeure. Ce Costume ayant vocation d'usage a pu sortir du conservatoire départemental et de la vitrine qui l'accueille dans le bureau du maire de Saint-Jean en Royans. Nous remercions Chrystèle Burgard, conservatrice en chef du Patrimoine de la Drôme.


Pour la deuxième année, après la porte des Ancêtres à Ponson en 2018, nous avons sollicité une aide à la résidence-création auprès des services culturels du département de la Drôme.

La pierre, sculptée puis dressée, vient des Alberts, plus exactement du Sénonien, couche géologique qui succède à l'Urgonien, et typique du village : toutes ces lauzes des bords de chemin, passes de toit et parfois pierres de taille de portes ou fenêtres en viennent. On la reconnaît à ce qu'elle est très blanche, très lumineuse, et l'on y distingue assez facilement des styloïdes roses caractéristiques. Lorsqu'on tire ces pierres de la roche mère, ou simplement si on les refend avec des coins, on a la joie d'y découvrir des couleurs - vert, rose, ou ocre, suivant les oxydes et les argiles présents. Cette pierre est plutôt dure, assez tendue et cassante, on dit : vive. Par contre à l'abrasion elle se travaille merveilleusement et accepte très bien le poli.


Mon projet de départ était plutôt de tailler sur place une pierre issue de lapiaz d'urgonien à proximité du site des rochers du Bournillon. Hélas la pierre que j'avais repérée il y a quelques années sur le bord de la piste semble avoir été transformée en concassé pour empierrer la piste à l'occasion de travaux de chargeoir à porte-avant. J'ai cherché longtemps sans retrouver de pierre idéale, qui m'inspire par sa forme et qui soit transportable avec des moyens légers (par train de balle). Et au final… cela fait sens que le veilleur vienne du village et contemple les gorges.


Le site est remarquable, on y voit souvent des bouquetins, alors quand on arrive on fait silence et on guette leur présence. Je n'avais pas envie de la mettre au beau milieu, d'accaparer ce paysage. J'ai passé beaucoup de temps à questionner sa belle place. L'arbre vénérable, ce hêtre remarquable, m'a finalement guidé entre plusieurs possibilités, et quand on l'a acheminé avec notre petit train de balle, cahotant sur ce terrain, la pierre s'est retrouvée comme une évidence sur cette roche mère qui lui sert de stèle. Puissamment scellée avec des tiges d'inox, la voici qui contemple avec discrétion.


Témoignage de Jacqueline Hache : « Aujourd'hui j'ai une fois de plus admiré avec bonheur la place que tu as investi pour poser cette sculpture étonnante du "Bienveilleur" en ce lieu vraiment magique. Elle est à la fois discrète et imposante, simple et majestueuse, profonde et inspirante, je me suis régalée à en faire le tour de près et de loin, à la toucher, lisse et rugueuse, à écouter sa sagesse, à respirer sa sérénité. »


Aujourd'hui, je remercie tous les acteurs qui ont permis la réalisation de ce projet et particulièrement la commune qui accueille cette œuvre sur ses terres.


Je suis touché par ces témoignages qui disent comment l'intimité avec l'œuvre nous rend sensible au paysage, comment la puissance du paysage décuple notre émotion. C'est une grande chance pour une sculpture d'être offerte au public ainsi, et de recevoir ce paysage, les saisons, les lumières… plutôt que de devenir une de ces sculptures de bord de route, de rond-point où il n'y a pas même un passage piéton pour lui rendre visite. Ou bien quand on pense à toutes les œuvres fameuses, prisonnières de vitrines et qui voient défiler des hordes de visiteurs ! Je suis heureux pour le Bienveilleur qu'il soit dans la montagne, en cet endroit précieux.


Quant à l'an qui vient, nous travaillons avec le département pour accueillir un tout autre projet, autour de Bomavé Konaté, maître des masques, reconnu Trésor National du Burkina Faso. Nous imaginons pouvoir vous proposer un stage de sculpture sur bois à l'herminette, unique outil de son travail, ouvert à tous (de 7 à 77 ans), du côté de la grange Marcon dans la deuxième quinzaine de juillet 2020. Par la suite nous réaliserons une œuvre collective avec Bomavé et deux autres sculpteurs (thème pressenti : les Cariatides). Photo S. Destombes Photo


Avec le soutien de l'Union Européenne/L'Europe s'engage sur le Massif Alpin avec les Fonds Européens de Développement Régional, du Conseil Régional Auvergne Rhône-Alpes et de l'Etat/Commissariat Général à l'Egalité des Territoires-FNADT-CIMA

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