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CHARBONNAGE et CHARBONNIERS 

Le charbon de bois a joué un rôle essentiel dans le développement de la métallurgie car c'est un composé chimique qui permet de "réduire" les minerais (oxydes de fer, de cuivre) et de produire des métaux purs. C'est également un combustible particulièrement énergétique.

Dès le XVIIIe siècle la demande de l'industrie est telle que les massifs forestiers vont être surexploités avec comme conséquence un impact important sur la forêt car les charbonniers vont chercher à favoriser les essences qui produisent un charbon de meilleure qualité. Ainsi en Vercors, le hêtre va peu à peu supplanter le sapin et l'épicéa.

A partir de la seconde moitié du XIXe siècle, la production du charbon de bois va décliner rapidement en raison de la fermeture des industries locales (notamment les Forges de St Gervais, le long de l'Isère, qui ferment en 1869), et en raison surtout de l'essor du "charbon de terre", la houille.

Aux XVIIIe et XIXe siècles, les forêts qui nous entourent ont été exploitées pour la production du charbon de bois obtenu à l'aide de la technique de la meule, une technique très ancienne qui remonte à l'antiquité. Cette exploitation s'est poursuivie au XXe siècle, notamment pendant la seconde guerre mondiale, en faisant appel à une population étrangère, essentiellement italienne, qui a fait souche dans la région comme en témoignent les nombreux patronymes d'origine italienne.

Dans les bois de l'Allier subsistent  encore de très nombreux vestiges de charbonnières, qui se présentent le plus souvent sous la forme de replats circulaires qui attirent l'attention dans les terrains pentus de nos forêts. On trouve en général à proximité immédiate un trou aménagé destiné à recueillir les eaux de pluie et de ruissellement.

Construction de la meule.

Après avoir construit sa cabane, le charbonnier doit tout d'abord dégager et aménager une surface horizontale et circulaire, d'une dizaine de mètres de diamètre, en éliminant la végétation et en mettant la terre à nu. Ci-contre, la famille de Flora Secco-Revol qui a charbonné pendant plusieurs années dans les bois de l'Allier dans les années 1943-1946.

Dans une région comme le Vercors où les sources sont rares, le charbonnier prépare également un trou de 1 à 2 mètres de diamètre, profond d'environ 1 mètre, qu'il pave de lauzes et qu'il rend étanche avec de l'argile. Ce trou, une fois rempli par l'eau de pluie et de ruissellement, permettra de disposer d'une réserve d'eau indispensable au moment de l'ouverture de la charbonnière.

Le charbonnier procède alors à la mise à feu de la charbonnière en introduisant dans la cheminée des braises à l'aide d'une pelle. Chaque charbonnier garde jalousement le secret de sa méthode, et de la prière qu'il récite à ce moment crucial : la charbonnière ne doit pas s'embraser, ni s'éteindre...

La cheminée est ensuite fermée hermétiquement. Des trous de ventilation sont percés pour permettre le contrôle de la cuisson du bois : en les ouvrant ou en les fermant on active ou on ralentit la combustion. Au début, la fumée blanche qui s'échappe des trous correspond à l'élimination de l'eau résiduelle. Puis au fil des jours, elle devient bleutée signe que la transformation en charbon de bois est en cours.

Saurez-vous découvrir le long de ce chemin l'emplacement d'une ancienne charbonnière?


Un indice : cherchez un trou d'eau; soyez attentifs, en été il sera sans doute à sec !

Les troncs des hêtres abattus au printemps, coupés à un mètre environ et fendus, sont empilés en oblique en s'appuyant sur quatre pieux verticaux qui feront office de cheminée au moment de l'allumage. Quand la moitié du bois est utilisée, on commence le second étage. Les bois du troisième et, en général, dernier étage sont beaucoup plus inclinés et donnent à la meule la forme d'une demi-sphère.  

Pour limiter au maximum la pénétration de l'air, la meule est recouverte d'une couche de terre d'une vingtaine de cm d'épaisseur.

Peu à peu la meule se tasse indiquant que la cuisson se poursuit  normalement.

Quand le charbonnier estime que tout le bois est transformé en charbon, les trous d'aération sont bouchés; le feu va alors s'éteindre et la meule se refroidir lentement.

Le démeulage ou "cavage" commence avec prudence, car le feu qui couve peut être encore, peut reprendre et détruire toute la production. Si nécessaire, les brandons encore incandescents sont éteints avec l'eau de la réserve située à proximité.

Pour en savoir plus sur

les charbonniers :

"Je suis né charbonnier dans le Vercors; petite histoire des hommes dans la forêt"


par Philippe Hanus, Ed. PNRV, 2000

Avec l'aide d'anciens charbonniers et charbonnières, l'association AtraVercors a retrouvé les gestes ancestraux des charbonniers. Elle a déjà à son actif la réalisation de plusieurs charbonnières, dont deux sur la commune de St Julien.


Plus de détails sur : http://charbonniere.vertaco.info/-Charbonniere-de-2007-aux-Combettes-.html


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